32

À une heure moins vingt le vendredi après-midi, le Saigneur s’interrogeait pour savoir s’il devait ou non assister à l’enquête officielle. L’audience allait bientôt débuter, mais sa présence risquait d’attirer l’attention sur lui. En tout cas, c’était agréable de rester assis dans la petite coccinelle Volkswagen à observer les trois journalistes de télé qui se pavanaient sur la pelouse du tribunal tout en prenant grand soin de leurs cheveux parfaitement gominés. Une fois de plus, Le Saigneur devait résister à l’envie de sortir de la voiture, de s’approcher d’eux et de leur dire : « Vous voulez un scoop, un vrai ? Mais laissez-moi d’abord me présenter : je m’appelle Saigneur… le Saigneur…» Pour calmer son excitation, il mit en marche le radiocassette et écouta les Beach Boys supplier Rhonda de les aider. Pour les Boys, Rhonda était la sainte patronne de l’amour ; peut-être qu’il pourrait un jour se trouver une chérie qui portait ce nom-là. Les Rhonda ne manquaient pas dans le comté d’Encina. Et peut-être qu’il pourrait aussi s’approcher d’un journaliste et laisser éclater sa gloire macabre au grand jour. Mais pas aujourd’hui.

Si ce juge pathétique faisait son boulot et jugeait que Pete Hubble s’était suicidé, alors Velvet n’aurait plus de raison de rester officiellement à Port Léo. Alors commencerait son séjour avec le Saigneur… Il chérirait chaque seconde passée en sa compagnie, graverait chaque instant dans sa mémoire pour pouvoir le revisiter encore et encore jusqu’à la fin de ses jours. Le Saigneur savait que toutes les bonnes choses avaient une fin, qu’il serait triste pendant un moment après en avoir terminé avec Velvet, mais un nouveau désir aurait tôt fait de venir brûler ses entrailles et assécher sa bouche.

« Tu es prisonnier. Arrête. Arrête de faire ça. »

Cette fois-ci, la voix dans son oreille n’était pas celle de Maman, mais celle d’un petit garçon – comme la sienne il y avait bien longtemps.

« Je regrette mais je dois le faire. J’ai besoin de le faire », répondit Le Saigneur.

Il sortit le poignard de son fourreau et le glissa sous son siège. Il avait pris soin de le nettoyer et de l’affûter, après sa dernière utilisation.

Le Saigneur vit Velvet descendre de sa voiture de location et s’empresser d’entrer dans le tribunal. Elle portait des habits discrets : un jean noir, un sweat-shirt gris uni, une casquette. Les journalistes ne lui prêtèrent guère attention, à la plus grande satisfaction du Saigneur. Il arrêta la cassette des Beach Boys. Il attendrait Velvet ici. Il sourit en songeant à sa chérie : bientôt, elle respirerait le même air que lui, mesurerait la force de son désir, connaîtrait un amour éternel quoique trop bref.

L’assistante de Whit était une veuve d’une soixantaine d’années nommée Edith Gregory. Elle fumait cigarette sur cigarette depuis des années, ce qui lui valait d’avoir une silhouette de moineau.

Debout dans le bureau de Whit, elle le regardait d’un œil critique tandis qu’il enfilait sa robe de juge par-dessus une tenue plus sérieuse qu’à l’accoutumée : un pantalon en toile beige et une chemise bleu marine à manches longues.

« Ce pantalon aurait besoin d’être repassé. La petite Russe que vous avez chez vous ne sait pas se servir d’un fer ? Avec quoi ils s’habillaient, les communistes, des sacs-poubelles ? »

Edith était une amie de Georgie, qui l’avait montée contre Irina.

« C’est moi qui m’occupe de mon linge, Edith.

— Mais vous feriez bien de vous occuper de remporter l’élection, dit Edith en pinçant ses doigts comme si elle tenait une cigarette fantôme. Si Buddy Beere est élu, je demande qu’on me paie le double. »

Whit lissa sa robe et réunit les papiers dont il avait besoin pour l’audience.

« OK, allons-y. »

Edith l’arrêta net et le dévisagea. Une inhabituelle touche de douceur perçait dans son regard bleu. « Si ma mère est encore en vie quelque part, elle a à peu près votre âge », songea Whit.

« Vous avez une mine de chien battu, ça m’inquiète, dit Edith. C’est vous le juge, personne d’autre, ne l’oubliez pas. Faites en sorte que je sois fière de vous. »

« Ça fait six mois qu’on travaille ensemble et c’est la première fois qu’elle m’encourage. Elle a bien choisi son moment. »

« Je vous remercie », dit Whit.

Ils sortirent du bureau et suivirent le couloir jusqu’à la salle d’audience. Whit laissa Edith entrer devant lui.

« Messieurs, la cour ! » annonça Lloyd, le policier de service.

La petite salle était pleine, et presque toutes les personnes présentes se levèrent. Le contingent des Hubble occupait le premier rang : Faith, Lucinda, Sam – qui paraissait épuisé – et quelques membres éminents de la branche régionale du parti démocrate. À leur gauche, Claudia Salazar, qui dévisageait Whit comme s’il souffrait de la lèpre, Delford Spires, Eddie Gardner, deux agents de police en uniforme, puis Babe et Irina.

Derrière tout ce petit monde se trouvaient principalement des curieux. Whit aperçut Velvet, portant casquette et lunettes noires. Dans un coin au fond, à la grande surprise de Whit, Junior Deloache était affalé sur un banc, vêtu d’un T-shirt portant la marque de l’équipe des Houston Rockets et d’une casquette des Houston Astros. Deloache le fixait du regard : que ferait-il si Whit se prononçait en faveur de la thèse de l’homicide ? Sortirait-il tranquillement de la salle pour allumer son portable et ordonner le massacre des proches du juge de paix ?

« L’honorable Whitman Mosley préside la séance ! » claironna Lloyd.

Whit s’assit et la foule fit de même. Les fesses se posèrent, le bois craqua. Whit ouvrit le dossier de l’enquête que son assistante avait soigneusement mis en ordre. Il vérifia que le greffier était bien là, emprunté au tribunal de grande instance. Whit tenait à inclure une transcription de l’audience dans le dossier. « C’est la première étape. Essaie juste de ne pas te faire tuer. »

« Bonjour à tous. Nous allons traiter d’une tragédie – la mort d’un homme – qui a beaucoup choqué notre communauté. Mais nous sommes ici dans un tribunal, et aucun désordre ne sera toléré. Toute personne qui interrompra l’audience sera jugée coupable d’outrage à la cour et sera promptement évacuée de la salle par le policier de service. J’espère que vous m’avez tous bien compris sur ce point. »

Le silence régnait. Lucinda Hubble avait l’air triste. Velvet montrait un visage tendu. Junior Deloache repoussa sa casquette des Astros en arrière et se gratta le front avec son index charnu.

« Laissez-moi vous expliquer rapidement le but d’une enquête judiciaire consécutive à un décès : il s’agit de déterminer si une personne est responsable de la mort d’une autre. À cet effet, je vais interroger plusieurs témoins. Il n’y a ni jurés ni accusés. Agent Brundrett, dit Whit en se tournant vers Lloyd, veuillez appeler le premier témoin à la barre.

— Je n’ai pas pu signifier sa citation à Heather Farrell, Votre Honneur. Je n’ai pas réussi à la retrouver. Il est possible qu’elle ait quitté la juridiction. On sait qu’elle n’a pas de domicile fixe, et elle a menti à la police quant à son lieu de résidence à Port Léo.

— Vous n’avez trouvé aucune trace d’elle ? »

Whit connaissait déjà la réponse, mais il voulait qu’elle soit consignée par le greffier.

« Si. Nous avons découvert qu’elle a acheté deux tickets de car qu’elle n’a pas utilisés.

— Mais apparemment elle est déjà partie ?

— Apparemment, oui, Votre Honneur.

— Merci, agent Brundrett. Témoin suivant ?

— J’appelle l’inspecteur Edward Gardner de la police de Port Léo. »

Gardner s’assit à la barre. Il prêta serment et donna un compte rendu rapide et précis des événements ayant eu lieu le lundi soir.

« Avez-vous trouvé une lettre indiquant la volonté de monsieur Hubble de se suicider ? demanda Whit.

— Non, Votre Honneur. C’est le fils du défunt qui nous l’a apportée après la découverte du corps.

— Qui a placé les sachets protecteurs sur les mains du défunt ?

— C’est moi, Votre Honneur, répondit Gardner en regardant Whit dans les yeux.

— Le médecin légiste du comté de Nueces m’a informé qu’un des sachets avait été endommagé.

— C’est exact. J’ai interrogé toutes les personnes qui ont eu la garde du corps. Apparemment, le sachet couvrant la main droite a été déchiré avant l’arrivée à la morgue.

— En conséquence, le médecin légiste n’a pas pu prélever correctement les résidus de poudre sur la main de monsieur Hubble. Inspecteur, je vous suggère de relire soigneusement votre manuel de procédure avant de vous rendre prochainement sur les lieux d’un crime. »

Whit savait que ses commentaires paraissaient dérisoires, mais il tenait à ce que tout soit enregistré par le greffier.

« D’accord, monsieur le juge », dit sèchement Gardner.

Le regard de l’inspecteur était plongé dans le public, mais il semblait être ailleurs. Whit le congédia. Ses notes à la main, Claudia paraissait prête à bondir à la barre, mais ce fut le tour du docteur Elizabeth Contreras. L’adjointe au médecin légiste du comté de Nueces répéta ce qu’elle avait précédemment communiqué à Whit sur les résultats de l’expertise médicolégale, insistant sur le fait qu’elle ne pouvait pas affirmer de manière certaine que Pete Hubble s’était lui-même infligé la blessure par balle. Whit ne lui posa que quelques questions et Liz lui donna des réponses concises.

« Monsieur Hubble a-t-il été drogué ou agressé de quelque manière que ce soit avant sa mort ?

— Son taux d’alcoolémie était très important, et nous attendons encore les résultats toxicologiques. Mais nous n’avons relevé aucune trace de violence sur monsieur Hubble. » Whit remercia Liz.

« Je joins au dossier de l’enquête la lettre trouvée sur la scène du crime par le fils du défunt, un mineur. »

Whit exhiba la lettre, protégée par un plastique transparent. Aucune réaction dans le public, sinon les larmes qui coulaient sur les joues de Lucinda.

« Je souhaite lire cette lettre afin qu’elle figure dans la transcription de cette audience », poursuivit Whit.

Il la lut à haute voix, lentement. Pete Hubble faisant part de sa douleur inconsolable, confessant sa responsabilité dans la mort de son frère Corey. Lucinda sanglotait bruyamment, Faith la serrait dans ses bras. Sam tremblait et ne quittait pas Whit des yeux. Velvet marmonna son mécontentement, ses voisins lui demandèrent de se taire. Elle regardait Whit et la colère montait en elle.

Whit laissa passer quelques secondes de silence après la lecture de la lettre, puis saisit son marteau :

« Je déclare que le défunt, Peter James Hubble, s’est suicidé en se tirant une balle de pistolet dans la tête le douze octobre dernier. Je vais apposer ma signature sur un exemplaire du rapport d’enquête et le transmettre à la cour fédérale. L’audience est levée. »

Whit donna un coup de marteau. Il lut la déception sur les visages : l’audience avait été vite et bizarrement expédiée. Velvet réagit comme il s’y attendait :

« Vous vous foutez de ma gueule ? Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? Vous ne m’avez même pas appelée à la barre !

— L’audience est levée, madame, dit Lloyd d’un ton calme mais ferme. Veuillez faire part de vos griefs à l’extérieur de la salle.

— Ce n’est pas ici qu’on est censé rendre la justice ? cria Velvet. Eh bien j’irai la chercher ailleurs, alors ! Allez vous faire foutre, Mosley ! »

Whit rassemblait ses papiers en s’efforçant de ne pas lui prêter attention. Des gens sifflaient des insultes en direction de Velvet ; une vieille dame essaya gentiment de la calmer mais Velvet la repoussa et sortit comme un ouragan.

Whit se pencha discrètement vers Lloyd :

« Suivez cette femme, s’il vous plaît. Je dois savoir ce qu’elle fait. »

Lloyd se fit un chemin à travers la foule. Il croisa Claudia qui s’approchait de l’estrade. Elle saisit Whit par le bras.

« J’aimerais vous dire un mot, Votre Honneur. En privé. »

Elle parlait doucement mais on sentait la rage percer.

« À quel sujet ?

— Pourquoi tu ne m’as pas appelée à la barre ?

— Ce n’était pas nécessaire. »

Whit descendit de l’estrade. Claudia le regardait, incrédule.

« Pas nécessaire ? Tu as perdu la tête, Whit ? Tu n’as même pas mentionné le lien entre Pete et Jabez, sa relation avec Deloache. Aucun mot sur le fait que le torchon brûlait entre lui et sa famille. Tu n’as parlé de rien ! »

À l’extérieur, la foule en pleine discussion grondait comme un nid d’abeilles en colère. Whit sortit de la salle par la porte arrière. Claudia ne le lâcha pas d’un pouce dans le couloir. Elle referma la porte du bureau du juge derrière eux.

« Je préfère ne pas te dire ce que je pense de toi.

— Ne te gêne pas, je ne me vexe pas facilement.

— Tu avais mille raisons de douter, Whit : Pete fréquentait des criminels ; tous les documents relatifs à son projet de film ont disparu ; il comptait s’attaquer à sa mère et à son ex-femme pour obtenir la garde de son fils ; il avait demandé à une jeune femme d’espionner Jabez Jones, et cette femme avait réussi à trouver quelque chose de compromettant.

— Sans oublier les dégâts que vous, la police, vous avez causés sur le lieu du crime. Je sais tout ça, Claudia. Essaie juste de me faire confiance.

— Te faire confiance, alors que tu as l’air d’avoir subi une lobotomie ? Bon sang, Whit, tu as une mission, qui ne se résume pas qu’à faire plaisir à Faith Hubble !

— La police peut cesser d’enquêter, dit Whit en accrochant sa robe à un cintre.

— C’est Delford qui va être content. Il va sûrement t’inviter à dîner.

— Je n’accepterai pas. N’oublie pas que si d’autres informations pertinentes parviennent à mon attention, je peux toujours rouvrir l’enquête judiciaire.

— Me voilà rassurée. Je doute que cette vague possibilité empêche Faith de dormir.

— Ça suffit, Claudia, répliqua sèchement Whit. Garde-toi de cracher ton venin avant de savoir exactement ce qui se passe.

— Très bien, Votre Honneur, dit Claudia en grinçant des dents. Raconte-moi un peu…

— Pour l’heure il n’y a rien à dire. Mais comme tu l’as toi-même remarqué, beaucoup de pistes n’ont pas été explorées. La porte reste ouverte.

— Comment ça ? Tu as un plan ? Tu mijotes quelque chose ?

— Je vais prendre quelques jours de vacances, quitter la ville.

— Pourquoi donc ?

— Disons que c’est dans mon intérêt. »

Claudia demeura silencieuse quelques instants.

« Whit… Quelqu’un t’a menacé ? » demanda-t-elle d’un ton grave.

Whit ne s’y attendait pas. Il appréciait Claudia, il l’avait toujours considérée comme une enquêtrice consciencieuse et déterminée, mais il ne lui soupçonnait pas de pouvoirs de déduction particuliers. Il avait plutôt eu tendance à retenir son caractère têtu, impatient, voire irritable.

« Bien sûr que non », dit-il, se forçant à sourire.

Delford frappa à la porte en même temps qu’il l’ouvrait. Il avait un sourire mélancolique – du genre qu’on utilise aux enterrements quand on a plaisir à revoir quelqu’un mais qu’on regrette les circonstances.

Le commissaire les salua tous les deux.

« Whit, tu as su rendre justice sans atermoiements. Je sais que ça n’a été facile pour personne.

— Bravo, affaire classée, dit amèrement Claudia.

— Claudia, sois raisonnable, dit Delford. Je connais Lucinda depuis très longtemps, et je connaissais aussi Pete. Il n’a jamais épargné sa mère. Lucinda a tout fait pour ses enfants, et voilà comment ils l’ont remerciée… Enfin, maintenant, je souhaite que tu mettes le paquet pour aider la pauvre madame Ballew à retrouver sa fille.

— Et Heather Farrell ? demanda Whit.

— Heather Farrell est une clocharde.

— Qui a acheté deux tickets de car et a disparu avant de pouvoir s’en servir, rappela Whit. Je me demande pour qui était le deuxième ticket…»

La disparition de Heather inquiétait Whit. Elle avait peut-être bel et bien vu quelque chose, ce qui lui aurait valu d’être réduite au silence par les mêmes individus qui l’avaient lui-même menacé. Un sentiment de honte aussi brûlant et douloureux que la fièvre s’empara de Whit. En ce moment, Heather pique-niquait peut-être tranquillement sous un arbre, au bord d’une voie ferrée… ou bien elle gisait face contre terre dans un fossé envahi par les mauvaises herbes – deux balles dans le crâne.

Dans le second cas, Whit se jura que les coupables ne s’en tireraient pas comme ça, même s’il devait perdre l’élection et risquer encore plus gros.

« Ça me rassurerait si vous retrouviez Heather.

— OK, dit Delford. On va communiquer sa description aux comtés voisins. Claudia, peux-tu nous excuser un instant, le juge et moi ? »

Claudia quitta la pièce, non sans lancer un dernier regard assassin à Whit.

« Comme ça, tu aimes jouer les gros bras ? attaqua Delford. Eh bien profites-en, ça ne va pas durer.

— Sors de mon bureau.

— Tu avais besoin de faire passer Gardner pour un con en plein tribunal ? Si tu as un problème avec un inspecteur, c’est à moi et seulement à moi que tu dois en parler. Tu as réussi à humilier toute la police de Port Léo. »

Whit ouvrit la bouche, prêt à riposter aussi violemment. Mais il se souvint de la balle qui lui avait frôlé l’oreille, d’Irina, de Babe, de ses frères, de leurs femmes, de ses jolies nièces et de ses charmants neveux. « Pas encore, se dit-il. Le moment n’est pas encore venu. Mais si c’est toi qui as menacé ma famille, mon gars, je te promets que tu vas t’en souvenir. »

« J’essaierai d’être plus gentil la prochaine fois », répondit-il à Delford.

Le commissaire remit son Stetson sur sa tête avec autant de soin que s’il accrochait un tableau.

« J’y compte bien. Du moins tant que tu portes ta robe », dit-il avec un petit sourire narquois.

Il sortit et referma la porte sur lui. Whit s’assit derrière son bureau. Une minute plus tard, Lloyd était de retour, le visage rosi par l’effort physique.

« Qu’est-ce qui s’est passé ? demanda Whit. Elle est partie ?

— Oui. Avec ce type qui portait la casquette des Astros. »

Junior. Velvet s’en était allée avec Junior. Étonnant. Ou peut-être pas… « Ce n’est pas ici qu’on est censé rendre la justice ? Eh bien j’irai la chercher ailleurs, alors ! » Quel genre de justice Junior pouvait-il offrir ?

« Elle avait l’air de le suivre de son plein gré ?

— Oui. Ils sont restés quelques minutes à parler devant le tribunal. Elle était dans tous ses états. Il l’a calmée, puis ils ont marché vers la Porsche du type. Ils ont continué de parler, ensuite elle est montée dans sa propre voiture et elle l’a suivi.

— Merci beaucoup, Lloyd. »

Whit se rendit dans le bureau d’Edith.

« Je prends des vacances, Edith. Annulez mes prochaines audiences. Si le juge Ramirez peut me remplacer, qu’il le fasse. Sinon, repoussez tout à la fin de la semaine prochaine, au plus tôt.

— Vous n’auriez pas pu me prévenir un peu en avance ? demanda Edith en fronçant les sourcils.

— Je suis désolé. Je n’ai pas vraiment le choix.

— Vous n’êtes pas censé faire campagne ?

— Disons que je fais campagne, à ma façon. »

Il rendit à Edith le dossier de l’enquête et lui demanda de faire une copie avant d’envoyer l’original au tribunal fédéral.

Il passa au commissariat – il avait quelque chose de précis à y faire – puis prit la route vers la marina du Golden Gulf. La clé du Real Shame que Velvet lui avait remise était dans sa poche.

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